samedi 26 janvier 2013

Un vrai débat national



Les récentes interventions que j'ai faites et les questions que l'ont m'a posées à ce moment-là, l'ampleur de la manif pour tous, les résultats (parfois surprenants) des sondages, tout cela appelle à mon sens un véritable débat national.

Un débat où chacun de ceux qui ont des choses à dire pourra s'exprimer, pas seulement le journaliste ou la vedette du show-biz, le politique qui a un ami homo (on a tous des copains homos) et qui veut lui faire plaisir, sans aller bien loin dans les réflexions et sans bien connaître les conséquences.

Cette absence de débat crispe à mon avis certaines positions, et je crains franchement une radicalisation.

Je crois qu'au jour d'aujourd'hui, la plupart des Français s'ils sont plus ou moins hésitants à l'idée de confier les enfants à des couples homosexuels, ne sont pas homophobes. Mais s'il n'y a pas un vrai débat, national, populaire j'ai peur que la situation se cristallise. Le risque de faire représenter la communauté homosexuelle par un très petit groupe, très actif, mais vraiment très petit et très extrémiste n'est pas forcément un cadeau fait à cette communauté.

Je crains vraiment une montée de l'homophobie, il semble que celle-ci est déjà là, et parmi nos concitoyens, il y a quelques décérébrés dont la réponse à ce débat, mais plus encore à son absence, sera de « casser du pédé » pour reprendre leur terme. Il risque d'y avoir aussi du cassage de cathos ou du bouffage de curés... il a déjà commencé dans les médias.

Comme je vous l'ai dit il y a quelques mois, je suis entré dans ce débat un peu contre ma volonté poussé par des adoptés petits et grands. Je suis finalement ravi d'y être entré dans ce débat, car il m'a fait rencontrer des « pour », des « contre », des avis différents et bien intéressant.

Et si je reste « droit dans des bottes » (je sais ce terme va m'être reproché mais le trouvant amusant je le garde) pour continuer à manifester mon inquiétude par rapport aux enfants élevés dans une famille homosexuelle du fait des nombreux facteurs de risques, je dois vous dire que je comprends mieux les homosexuels, leurs souffrances et leurs inquiétudes.

Je ne pense pas qu'une égalité pour l'égalité permettra de changer les choses car dans ce désir d'égalité est oubliée l’égalité pour les plus fragiles : les enfants, d'autant plus s'ils sont adoptés.

Il y a mon avis d'autres moyens de reconnaître aux homosexuels leurs droits, leur désir de vivre à leur manière, que par une loi trop vite votée. Il y a mon avis d'autres moyens pour donner de la sécurité aux enfants que de changer aussi brutalement une institution séculaire et de choquer ainsi une grande partie de la population française. C'est là que prend toute la place de mon projet ambitieux et utopique de : l'adulte qui compte.

Pour finir sur la nécessité du débat, l'adoption est en danger par ce manque de débat, ou tout au moins par le manque de profondeur du débat. J'en reparlerai aussi dans un nouveau billet.

Je rêve encore d'un débat qui aboutirait à une loi votée à la quasi unanimité à l'assemblée nationale et dont la France pourrait être fière ! Quelque chose de gagnant-gagnant et non la cristallisation sociétale à laquelle on nous pousse.


Post Scriptum : pour illustrer ce billet j'ai voulu mettre une photo des manif contre et pour. En tapant, Manif pour tous sur Images Google, vous tombez essentiellement sur des images de provoc, d'extrémistes : Femen habillée en religieuse, Femen en train de se faire tabasser, Civitas... cela est significatif et me désespère, la parole est aux minorités imbéciles, voilà où le manque de débat conduit. et voila pourquoi, vous n'avez pas d'illustration.



3 commentaires:

Greg a dit…

Je ne comprends pas l'utilisation du terme "communauté" au sujet des homosexuels. Je me demande si en tant qu'hétérosexuel j'appartiens à une communauté ? Je l'ignorais...
Je crains que l'utilisation de ce terme soit aussi blessant et mal à propos que beaucoup d'expressions maladroites qui agacent les parents adoptifs et qui sont souvent dénoncées ici.
Comme quoi faut être indulgents.

Jean-Vital de Monléon a dit…

Greg, je ne sais quoi vous dire, vous avez sans doute raison.
L'utilisation de ce terme est sans doute inadéquat, maladroit.

Je ne suis pas un spé de l'homosexualité et comme les non spé de l'adoption sont maladroits par les termes qu'ils emploient, je peux être maladroit sur ce sujet. C'est fort possible.

Mais il me semble avoir entendu des leaders homos parler de leur communauté.

Greg a dit…

Et oui. Je pense que beaucoup d'homosexuels vivent un sentiment d'appartenance à une communauté. Et je parie que çà en énerve beaucoup d'autres qui aspirent précisément à ce que leur sexualité ne soit pas une étiquette ou un étendard.
Il y a la même chose au sujet par exemple de la "communauté" noire. Beaucoup de noirs aimeraient ne pas être réduits à cette appartenance.
C'est comme si le fait de cantonner des gens dans une communauté permettait de les maintenir à distance de la communauté humaine. Si mes souvenirs sont bons, c'est un peu ce que développe Frantz Fanon.